La Croix-Rouge au chevet des victimes des changements climatiques
Une récente étude menée par le Centre climatique de la Croix-Rouge, World Weather Attribution et Climate Central, démontre que le changement climatique d’origine humaine accentue les chaleurs extrêmes dangereuses pour des milliards de personnes.
En un an, entre le 15 mai 2023 et le 15 mai 2024, le changement climatique causé par l’homme a ajouté en moyenne 26 jours de chaleur extrême par rapport à ce qu’il y aurait eu sans lui. 6,3 milliards de personnes, environ 78 % de la population mondiale, ont connu au moins 31 jours de chaleur extrême.
Si le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n’est pas une organisation environnementale, il doit être en mesure d’appréhender et de traiter les facteurs de vulnérabilité, dont la dégradation des ressources naturelles auxquelles font face les populations qui en sont fortement dépendantes.
Les premières victimes de la dégradation de l’environnement et changements climatiques sont les personnes les moins à même de s’y préparer et d’adopter des mesures alternatives limitant et contrant les effets négatifs des évolutions en cours. Les effets combinés de la dégradation de l’environnement exacerbée par les changements climatiques provoquent l’accroissement de la fréquence des catastrophes naturelles.
Cela induit des dégâts brusques et importants au moment des crises, mais contribue également à plus long terme à éroder la disponibilité et qualité en produits et services offerts par la nature, influençant grandement les conditions de vie des populations avec lesquelles nous travaillons, particulièrement rurales.
La réponse de la Croix-Rouge face à des effets multiples
Désertification, pollution, inondations, tempêtes vagues de chaleur, période de sécheresse, … Les aléas liés aux changements climatiques les plus fréquents et les évolutions environnementales entraînent des conséquences nombreuses du point de vue de la santé, de la sécurité alimentaire ou encore de l’habitat ou de l’accès aux ressources.
L’objectif des appuis de la Croix-Rouge de Belgique à ses pays partenaires en Afrique (Rwanda, Burundi, RDC, Mali, Burkina Faso, Sénégal, Niger) consiste dès lors à accompagner les communautés et acteurs locaux à mettre en œuvre des solutions répondant aux risques environnementaux et climatiques et plus généralement d’améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables.
De la crise soudaine à la crise prolongée
Au sein des projets, les solutions environnementales sont intégrées aux autres initiatives de développement et de réponse humanitaire face à des crises de plus en plus complexes. Notre approche consiste à comprendre les dangers et sources de vulnérabilité les plus critiques, en intégrant les enjeux climatiques et environnementaux, afin d’y apporter des réponses concertées et adéquates. En cas de crise soudaine, comme une catastrophe naturelle, l’enjeu consiste à limiter les pertes humaines en répondant aux besoins les plus urgents des personnes dans les zones les plus touchées, tout en limitant les conséquences environnementales.
Lors de crises prolongées, l’enjeu consiste à développer des mesures permettant d’améliorer durablement les conditions de vie des communautés, tout en améliorant les capacités des parties prenantes à mieux gérer de potentielles crises soudaines. A ce titre, la dimension environnementale fait partie intégrante des besoins et préoccupations des populations.
La force de la communauté locale
Un aspect essentiel dans notre démarche consiste à comprendre et se baser sur les pratiques existantes misent en œuvre traditionnellement par ces communautés. Ces pratiques sont souvent le résultat de processus d’évolution et d’adaptation développés depuis des générations. Les dynamiques communautaires telles que ‘comité villageois pour l’environnement’ ‘comité de gestion de l’environnement’ dans les écoles, ou sein des centres de santé sont régulièrement encouragés et constituent des relais importants pour la concertation, l’apprentissage et la diffusion des pratiques.
Anticiper pour réduire les risques et les conséquences néfastes
Pour les Sociétés nationales de la Croix-Rouge dans nos pays partenaires, les préoccupations principales vis-à-vis des populations consistent à prévoir et se préparer à d’éventuelles crises, ainsi qu’à réduire dans la durée les facteurs de dégradation des ressources naturelles, exacerbé par les changements climatiques. Elles doivent également se préoccuper de l’impact environnemental de leurs opérations au moment de la réponse aux crises soudaines ou lors de leurs décisions et actions au quotidien.
Ces actions sont menées en prévision des impacts prévus d’un danger et sur la base d’une prévision du moment, du lieu et de la manière dont l’événement se déroulera. Elles peuvent prendre la forme de séances d’information communautaire, sensibilisation dans les écoles concernant les enjeux climatiques & environnementaux, identification de zones d’évacuation en cas d’inondation, messages d’alerte prévisions météo, …
Réduire notre empreinte écologique
Par ailleurs, les Sociétés Nationales ont pour responsabilité de réduire au maximum l’impact environnemental de leur travail. Il s’agit donc de sauver des vies et réduire les souffrances sans risquer de nuire à l’environnement. Au-delà des aspects liés à la durabilité environnementale des projets et programmes il s’agit donc de gérer son empreinte environnementale en adoptant des mesures de mitigation adéquates.
Un simple examen des pratiques courantes de l’organisation en matière de consommation d’eau et d’énergie, d’élimination des déchets et d’émissions de gaz à effet de serre permet souvent de circonscrire les changements rapides et peu coûteux qu’il est possible de mettre en place pour réduire immédiatement son impact environnemental.
En tant qu’auxiliaire de l’Etat, les Sociétés Nationale de la Croix-Rouge ont une position privilégiée pour témoigner auprès des autorités de leurs pays et acteurs locaux en vue notamment d’influencer les politiques et décisions en faveur de mesures positives pour la préservation de l’environnement.