Crise de l’accueil : la Croix-Rouge s’indigne et appelle les autorités à agir d’urgence
Pas d’hébergement, pas d’eau, pas de nourriture et pas de sécurité pour toujours plus de personnes vulnérables qui demandent la protection internationale à la Belgique.
Des mineurs seuls, des personnes malades, vulnérables, et même des familles avec enfants sont contraintes de dormir à même le trottoir. C’est inadmissible, inhumain et dégradant, déclare la Croix-Rouge de Belgique, qui s’indigne de la situation dans laquelle se retrouvent ces personnes.
Si le réseau d’accueil est saturé depuis plus d’un an, la situation a fortement empiré depuis l’été 2022. Depuis lors, des milliers d’hommes – et parmi eux, des personnes particulièrement vulnérables, malades – sont privés de places dans des structures d’accueil, alors que c’est un droit international. Depuis la mi-octobre, une autre limite a été franchie puisque des familles avec enfants, parfois très jeunes, et des mineurs étrangers non accompagnés (MENA), soit des jeunes de moins de 18 ans arrivés seuls en Belgique, s’ajoutent au nombre de ces laissés pour compte.
Les conditions de vie dans lesquelles ces personnes sont plongées sont alarmantes et empirent, sans aucune issue. Les organisations humanitaires font ce qu’elles peuvent. En dernier ressort, elles n’ont eu d’autre choix que de leur distribuer des tentes en carton…
La Croix-Rouge intensifie chaque semaine ses « maraudes » en soirée autour du petit Château et du centre Pacheco et a débloqué des fonds pour une intervention d’urgence, ce qui a permis de distribuer 300 couvertures, des vêtements chauds, et de livrer 10 palettes de nourriture au Hub Humanitaire de l’avenue du Port, où 1200 repas chauds sont proposés chaque jour (600 le midi et 600 le soir) en collaboration avec d’autres associations. Il est également prévu de distribuer plusieurs centaines de kits hygiène.
Le non-respect des droits doit cesser
Ces actions intensifiées, si elles ont le mérite d’exister, ne suffisent plus face aux besoins grandissants et à la veille de l’hiver. Aujourd’hui, face à ces violations des obligations internationales par l’État belge, la Croix-Rouge n’a plus d’autre choix que de s’indigner et d’en appeler à des mesures d’urgence et d’ampleur !
Les quelques places d’accueil créées dernièrement (250 dans un camping à Theux, 260 à Bredene dans une colonie de vacances) et l’ouverture d’un centre d’accueil Croix-Rouge à Genappe le 15 décembre (244 places) sont largement insuffisantes pour répondre aux besoins et à la crise actuelle.
En tant qu’auxiliaire des pouvoirs publics, la Croix-Rouge appuie l’État pour répondre aux besoins humanitaires dans le respect de ses principes fondamentaux. Elle privilégie les discussions directes avec l’Etat et les acteurs du secteur pour mettre à disposition son expertise.
La Croix-Rouge veut être là pour toutes les personnes dans le besoin, victimes de la précarité, de catastrophes naturelles ou de guerres. Elle reste un opérateur d’accueil, comme elle l’est depuis plus de 30 ans, en coordonnant 27 centres d’accueil de Bruxelles à Arlon (8000 places d’accueil) où chaque résident.e est accompagné.e socialement et médicalement durant toute la durée de sa procédure.
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