La Croix-Rouge de Belgique appelle la Santé publique à refinancer les missions d’utilité publique qui lui sont confiées
Vendredi dernier, la Croix-Rouge de Belgique a signifié aux autorités fédérales de la Santé Publique qu’à défaut de mesures de refinancement de l’aide médicale urgente, elle ne serait plus en mesure d’assurer la viabilité des opérations des services 112 à Ampsin et à Libramont. La Croix-Rouge ne peut en effet accepter que les dons reçus des ses donateurs soient utilisés pour combler les trous d’un sous-financement public. Ce jeudi après-midi, le Conseil d’Administration de la Croix-Rouge a rencontré le conseil d’entreprise pour clarifier la situation. Après avoir échangé avec les représentants du personnel, le Conseil d’Administration a confirmé la nécessité absolue d’obtenir des budgets supplémentaires et a soutenu la décision de la direction d’un moratoire d’un an afin de maintenir les activités d’Ampsin et de Libramont jusqu’à fin 2023, dans l’attente d’une décision favorable des pouvoirs publics sur le financement des services 112.
Ensemble, les différentes parties espèrent qu’un refinancement de l’aide médicale urgente permettra d’éviter la fermeture de centres. Par ailleurs le Conseil d’Administration de la Croix-Rouge a également confirmé qu’aucun plan de désengagement structurel des services de secours urgents ou d’autres activités humanitaires n’a été décidé.
Un manque de financement depuis plusieurs années
Depuis 2019, la Croix-Rouge doit faire face à un manque de financement de l’aide médicale urgente et des missions d’utilité publique qui lui sont confiées par la Santé publique explique Frédéric Wirtz, Président du Conseil d’Administration de la Croix-Rouge de Belgique.
« L’enveloppe fermée accordée par la Santé publique pour opérer les transports 112 n’a pas été indexée depuis trois ans. De ce fait, en raison de la crise actuelle, de la hausse du prix du carburant et de l’indexation salariale, elle ne couvre plus les coûts liés à cette activité. Sans moyens supplémentaires, la Croix-Rouge de Belgique sera contrainte de devoir envisager la fermeture de départs 112. »
La Croix-Rouge de Belgique et les représentants du personnel appellent donc les pouvoirs publics à se mettre autour de la table afin d’obtenir les budgets suffisants leur permettant d’assurer les missions d’utilité publique qui lui sont confiées. A défaut d’un refinancement de l’aide médicale urgente, plusieurs services 112, ne pourront pas demeurer au-delà de décembre 2023.
« La Croix-Rouge ne peut en effet accepter que les dons reçus des particuliers et des entreprises soient utilisés pour combler les trous d’un sous-financement public et cela aux dépends de son aide aux publics vulnérables. Nous prendrions le risque de mettre en danger la pérennité de nos activités d’aide humanitaire. Aujourd’hui, plus que jamais dans ce contexte difficile et alors que les demandes d’aide ne cessent d’augmenter, nous devons faire preuve de bonne gestion pour avoir un impact social encore plus important sur le terrain et remplir au mieux nos différentes missions humanitaires. Nous pourrons ainsi davantage accompagner les personnes dans le besoin », ajoute Frédéric Wirtz.
Les secours, une mission essentielle de la Croix-Rouge
La mission de secours à la population est et restera une mission essentielle de la Croix-Rouge. Contrairement aux rumeurs qui courent, il est confirmé qu’aucune décision de désengagement structurel des services de secours urgents ni d’autres activités du pole humanitaire de la Croix-Rouge n’est prise. Le Conseil d’Administration reconnait cependant la situation difficile et l’obligation de préserver la pérennité de l’organisation.
Suite à l’annonce du départ de Pierre Hublet, toujours en charge de la Croix-Rouge de Belgique jusqu’au 31 décembre 2022, la candidature de Guy Richelle pour reprendre la fonction de Directeur Général a été approuvée par le Conseil d’Administration. Elle doit, comme les statuts le prévoient, encore être validée par le Conseil communautaire, la plus haute instance décisionnelle de la Croix-Rouge francophone.
Chaque jour, de nombreux bénévoles et collaborateurs se mobilisent pour assurer les missions de la Croix-Rouge de Belgique déléguées par les instances publiques (appels au 112, interventions de secours lors de catastrophes majeures, prélèvement et analyses de sang, accueil des demandeurs de protection internationale…) et pour la gestion des crises humanitaires.
De plus, dans le contexte économique actuel, les missions d’aide aux personnes précarisées ou vulnérables financées quant à elles grâce aux dons du grand public et des entreprises s’avèrent plus cruciales que jamais (distribution de nourriture, accueil de sans-abris, visites de personnes âgées isolées…). La Croix-Rouge de Belgique entend poursuivre ses missions d’aide sociales aux plus précaires et vulnérables avec cohésion et détermination.