L'impact du changement climatique sur les crises humanitaires à travers le monde
Aujourd’hui marque la journée mondiale de l’environnement. Selon le dernier rapport du GIEC, entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes sont déjà en situation de forte vulnérabilité face au réchauffement climatique. La Croix-Rouge réagit aux catastrophes lorsqu’elles se produisent, mais joue également un rôle préventif.
Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), paru en février 2022, constate que le changement climatique contribue déjà à des crises humanitaires dans des contextes vulnérables. De plus, les conditions climatiques et météorologiques extrêmes sont de plus en plus à l’origine de déplacements dans toutes les régions du monde.
Entre 2010 et 2020, le taux de mortalité du aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes était 15 fois plus élevé dans les régions à forte vulnérabilité.
« Le rapport du GIEC confirme ce dont le Mouvement Croix-Rouge est témoin depuis des années : le changement climatique chamboule déjà la vie de milliards de personnes, notamment les plus pauvres du monde qui y ont le moins contribué.», commente le secrétaire général de l’IFRC, Jagan Chapagain.
Les données scientifiques les plus récentes confirment que les impacts et les risques climatiques exacerbent les vulnérabilités ainsi que les inégalités sociales et économiques. Ceux-ci augmentent à leur tour les défis aigus du développement, notamment dans les régions en développement et les sites particulièrement exposés, tels que les zones côtières, les petites îles, les déserts, les montagnes et les régions polaires.
Intensification des phénomènes météorologiques extrêmes
Le nombre des catastrophes climatiques et météorologiques ne fait qu’augmenter depuis les années 1960, et a même progressé de près de 35 % depuis les années 1990. C’est ce que révèle la Fédération Internationale de la Croix-Rouge dans son dernier rapport sur les catastrophes dans le monde.
La proportion des catastrophes attribuables à des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes a, elle aussi, nettement augmenté pendant cette période, passant de 76 % dans les années 2000 à 83 % dans les années 2010.
Les catastrophes provoquées par des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont tué plus de 410.000 personnes ces dix dernières années, en grande majorité dans des pays à revenu faible ou moyen inférieur.
Un appel à une meilleure anticipation
Pour lutter contre le changement climatique, l’action locale est essentielle. Répondre aux catastrophes après qu’elles se soient produites ne sera jamais suffisant pour sauver des vies et combattre une crise de cette ampleur.
Les communautés marginalisées ont un besoin urgent de financement pour pouvoir s’adapter au changement climatique, mais les fonds disponibles ne leur parviennent pas actuellement. Il a été démontré que les investissements dans les processus de gouvernance inclusive, le soutien financier et le renforcement des capacités permettent une adaptation à grande échelle.
« La réponse mondiale à la COVID-19 prouve que les gouvernements peuvent agir ensemble, de manière décisive et radicale face à des menaces mondiales imminentes. Nous avons besoin de la même énergie et de la même action pour lutter contre le changement climatique maintenant, et nous avons besoin qu’elle atteigne les communautés les plus vulnérables au climat à travers le monde, afin qu’elles disposent des outils et des fonds nécessaires pour anticiper et gérer les risques.», ajoute Jagan Chapagain.
La réponse de la Croix-Rouge
Le Mouvement Croix-Rouge réagit aux catastrophes lorsqu’elles se produisent, mais joue également un rôle essentiel dans la prévention des catastrophes telles que les inondations et les vagues de chaleur.
Les Croix-Rouge locales, qui sont en première ligne dans les communautés du monde entier avant, pendant et après les catastrophes, sont idéalement placées pour apporter leur soutien. Elles savent ce qui est nécessaire pour répondre aux crises climatiques et aider les communautés à prévenir les risques croissants du changement climatique et à s’y adapter.
Grâce à leur présence permanente dans les communautés, les entités locales peuvent également servir de pont entre les personnes les plus à risque et les autorités, et influencer la législation et les plans climatiques.
Face à l’urgence, la Croix-Rouge et le WWF ont également récemment lancé le projet « Travailler avec la nature pour protéger les populations ». Il démontre comment les solutions basées sur la nature peuvent réduire la probabilité que surviennent des événements météorologiques liés au changement climatique.