La Croix-Rouge et le WWF s'allient pour protéger la nature afin de sauver des vies
Un nouveau rapport montre que les solutions fondées sur la nature pourraient réduire de 26 % l’intensité des risques climatiques et météorologiques. L’étude de la Croix-Rouge et du WWF montre que le pouvoir de la nature à protéger les populations n’est pas suffisamment pris en compte.
Pour la première fois, la Croix-Rouge et le WWF s’allient pour publier un rapport qui montre l’importance des solutions fondées sur la nature pour faire face au changement climatique et à ses effets dangereux. Le rapport, intitulé « Travailler avec la nature pour protéger les populations », montre comment, en restaurant la nature, en la protégeant et la gérant de façon durable, il est possible de réduire la probabilité que surviennent des événements météorologiques liés au changement climatique, tout en protégeant les populations et en sauvant des vies humaines.
410.000 personnes tuées en une décennie
La science établit le lien entre l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des épisodes de fortes précipitations et le changement climatique d’origine humain. Les inondations de l’été 2021 en Belgique, qui ont fait 39 victimes, illustrent le danger que représente une telle augmentation. Dans toutes les régions du monde, les communautés sont déjà confrontées à l’aggravation et à l’augmentation des impacts du changement climatique. Les personnes vulnérables des pays à faibles ressources sont les plus durement touchées, et les femmes et les enfants sont souvent les plus exposés.
Les catastrophes soudaines liées au changement climatique et aux conditions météorologiques ont tué plus de 410.000 personnes entre 2010 à 2019 et provoqué le déplacement de 30 millions d’autres au cours de la seule année 2020. Outre les inondations rapides et inattendues, d’autres aléas d’origine climatique apparaissent également progressivement, comme l’élévation du niveau des mers.
Renforcer dès aujourd’hui les solutions fondées sur la nature
Au vu de la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre, les changements climatiques et les catastrophes et aléas d’origine météorologique, ainsi que leurs conséquences, atteindront des niveaux sans précédent dans les décennies à venir, et causeront d’importants dégâts pour les personnes et pour l’environnement. Dans ce contexte, renforcer les solutions fondées sur la nature dès aujourd’hui contribuerait à protéger la société de certaines des conséquences les plus graves des changements climatiques, à savoir les crises humanitaires découlant des catastrophes et le coût économique des pertes et des dégâts engendrés.
Mais à l’heure actuelle, leur financement est largement insuffisant et les politiques ne sont pas suffisamment mises en pratique. « En restaurant et en protégeant la nature, nous pouvons aider les écosystèmes à renforcer leur résilience face au changement climatique et à continuer de fournir des services essentiels à l’humanité, et en particulier aux communautés les plus vulnérables. Mais les solutions fondées sur la nature diminuent à mesure que la température mondiale augmente. Chaque décision compte pour réduire les émissions et limiter le changement climatique afin de construire un avenir plus sûr », a déclaré Antoine Lebrun, directeur général du WWF-Belgique.
Conserver et restaurer les écosystèmes
Les solutions fondées sur la nature pourraient limiter l’intensité des changements climatiques et des aléas d’origine météorologique d’au moins 26 %, selon le rapport du WWF et de la Croix-Rouge, qui présente 6 études de cas qui prouvent l’efficacité de ce type de solutions à travers la planète. Elles peuvent impliquer la conservation des forêts, afin de restaurer les terres dégradées, fournir de la nourriture, se prémunir contre les sécheresses et protéger les communautés des vents violents.
Un autre exemple réside dans la restauration des plaines inondables et des zones humides saines pour réduire l’impact des inondations et promouvoir une agriculture durable pour se protéger des sécheresses.
La restauration des mangroves et les récifs coralliens permettent quant à eux de créer une barrière protectrice contre les tempêtes, absorber le dioxyde de carbone qui réchauffe la planète et fournir de la nourriture aux communautés locales et des habitats à la vie marine.
« En protégeant la nature, on protège les gens »
Jagan Chapagain, secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a déclaré : « La crise climatique est à l’origine de multiples crises humanitaires dans le monde. Son impact sur la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes s’intensifie. Verdir la nature, restaurer les forêts, les terres agricoles et les zones humides sont quelques-uns des moyens les plus efficaces et les plus rentables pour aider les communautés vulnérables à s’adapter aux risques et aux impacts auxquels elles sont déjà confrontées. En protégeant la nature, on protège les gens ».