Armes nucléaires : Nagasaki doit être le dernier bombardement atomique de l'histoire
Armes nucléaires: l’appel du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge aux Etats
Du 24 au 26 avril 2017, les dirigeants et experts de 35 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, leur Fédération internationale et le CICR, se sont réunis à Nagasaki pour réaffirmer l’opposition de longue date du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge aux armes nucléaires et s’engager à intensifier leurs efforts pour faire en sorte que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées et qu’elles soient interdites et éliminées. La Conférence de Nagasaki a salué les négociations en cours aux Nations Unies d’un traité d’interdiction des armes nucléaires en vue de leur élimination totale. Une première session s’est déroulée à New York du 27 au 31 mars 2017. Une seconde session est prévue du 15 juin au 7 juillet.
Les participants à la Conférence de Nagasaki ont adopté un plan d’action pour guider leurs efforts et susciter un plus grand engagement de toutes les Sociétés nationales dans les mois et les années à venir. Ils ont aussi lancé l’appel ci-dessous qui a été signé notamment par la Croix-Rouge de Belgique.
Plus jamais : Nagasaki doit être le dernier bombardement atomique de l’Histoire
(traduction libre de l’anglais)
Nous, les dirigeants et représentants du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge participant à la Conférence sur l’interdiction et l’élimination des armes nucléaires à Nagasaki, félicitons les 132 Etats qui ont participé jusqu’à présent aux négociations de l’ONU en vue d’interdire les armes nucléaires. Nous exhortons tous les autres Etats à prendre part à la prochaine phase de ces négociations en juin-juillet 2017. Toutes les Nations ont une responsabilité envers leurs populations et les générations futures d’utiliser adéquatement cette opportunité pour façonner le cours de l’histoire.
Nous avons été témoins de la dévastation passée et nous avons entendu les souffrances physiques et psychologiques continues de milliers d’Hibakusha (survivants de la bombe atomique) 72 ans après.
Nous savons que la capacité destructrice des armes nucléaires dans les arsenaux aujourd’hui est bien plus grande que les bombes utilisées à Hiroshima et à Nagasaki. Le risque que les armes nucléaires seront de nouveau utilisées intentionnellement, par erreur ou accidentellement est plus élevé que ce que la plupart des gens réalisent et il est en constante augmentation. La menace pour l’humanité dépasse l’imagination.
Nous déplorons que des ressources financières et humaines considérables continuent à être investies dans la modernisation et l’entretien des armes nucléaires, des ressources qui devraient être consacrées à la préservation de la vie.
Nous appelons en conséquence tous les Etats à saisir l’occasion sans précédent de franchir une étape décisive vers un monde sans armes nucléaires.
Nous sommes à la veille de ce qui constituera un tournant décisif dans les efforts visant à mettre fin à l’ère des armes nucléaires. En négociant et en adoptant un traité qui reconnaît les conséquences humanitaires catastrophiques des armes nucléaires et qui contient une interdiction claire et sans équivoque, les Etats ont l’opportunité de faire en sorte que Nagasaki soit le dernier endroit dans l’histoire à avoir souffert des effets d’un bombardement atomique. Interdire les armes nucléaires renforcera les efforts actuels de désarmement nucléaire et de non-prolifération.
Créer un monde sans armes nucléaires constitue une obligation envers les futures générations et un impératif de préserver notre humanité commune. Les armes qui sont susceptibles d’entraîner des conséquences humanitaires catastrophiques ne peuvent vraisemblablement être considérées comme assurant la sécurité des personnes. Protéger l’humanité exige du courage, de l’engagement et une action concertée : il est temps de donner la priorité à l’humanité en interdisant et en éliminant complètement les armes nucléaires.
Nagasaki, 26 avril 2017
Sociétés nationales participantes
Croissant-Rouge algérien
Croix-Rouge australienne
Croix-Rouge autrichienne
Croissant-Rouge d’Azerbaïdjan
Croissant-Rouge du Bengladesh
Croix-Rouge de Belgique
Croix-Rouge du Costa Rica
Croix-Rouge danoise
Croix-Rouge de Fidji
Croix-Rouge allemande
Croix-Rouge indonésienne
Croissant-Rouge d’Iran
Croissant-Rouge irakien
Magen David Adom d’Israël
Croix-Rouge italienne
Croix-Rouge japonaise
Croissant-Rouge jordanien
Croissant-Rouge du Kazakhstan
Croix-Rouge lettonne
Croix-Rouge libanaise
Croix-Rouge de Micronésie
Croix-Rouge néerlandaise
Croix-Rouge du Nigéria
Croix-Rouge norvégienne
Croix-Rouge des Philippines
Croissant-Rouge du Qatar
Croix-Rouge de Serbie
Croix-Rouge sud-africaine
Croix-Rouge suédoise
Croix-Rouge thaïlandaise
Croix-Rouge de Trinité-et-Tobago, au nom des 13 Sociétés nationales des Caraïbes
Croissant-Rouge turc
Croix-Rouge de Vanuatu
Croix-Rouge du Vietnam
Et :
Comité international de la Croix-Rouge
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge